« La situation est critique, c'est le moins qu'on puisse dire !
Marc a tiré le même constat que moi.
- Ouais, ça va pas trop là, faut placarder des avis de recherche partout, pis moi j'ferai des flyers !
Darnu aussi. Pas de constat vraiment utile, en somme. Puis un des Maîtres, Marfu, nous rejoint à la cafétéria.
(Oui, une cafétéria a été installée au niveau bleu et fait office de lieu de rencontre entre Mikava, cela facilite les discussions, et les boissons y sont excellentes, malgré leur couleur bleutée.)
- Apprentis, comme vous l'avez compris, votre Chevalier est dans une situation critique.
- Voui, c'est ce que je disais voilà une dizaine de secondes. Avez-vous de meilleures remarques à nous offrir après votre ''réunion extraordinaire'' ?
- Calme-toi, je sais que tu es tendu, mais tu ne dois pas laisser aller ta colère, car elle mène à la haine, à la souffrance...
- J'ai déjà entendu ça quelque part... réponds-je
Dans le fond, Nasartu a raison, malgré la tension qui l'a envahi depuis qu'il a appris la nouvelle. Si la seule réponse que peut nous offrir le Conseil des Maîtres, s'étant réuni d'urgence pour discuter de cet événement, est une approbation du caractère alarmiste de cette histoire, c'est que la légitimité de ce Conseil se doit d'être remise en cause.
- Nous avons également décidé de porter un assaut contre Obero. Cela paraît être le seul moyen de sauver Sarantu. Ayant été son mentor autrefois, je me suis porté volontaire pour diriger cette opération. Nous sommes en train de constituer une équipe de gens motivés pour mener à bien cette mission, et pour nous aider à plancher sur les détails.
- 'tendez, comment vous pouvez aller sur Obero sans une porte de téléportation comme celle des Migono ? demande Darnu
- … et bien, cela fait partie des détails sur lesquels nous devons plancher...
- Nous voilà bien avancés... rage Nasartu
- En tant qu'élèves actuels de Sarantu, souhaitez-vous vous joindre à nous ?
- Un peu mon n'veu ! exulte Darnu
- Et m'allier à une bande de bras cassés ? Non merci ! J'irai le chercher moi-même !
Nasartu quitte la table, furieux. J'essaie de le rattraper, après avoir glissé un ''J'en suis aussi.'' au Maître.
Je rejoins mon ami à l'extérieur, alors que celui-ci tente d'installer des fusées sur son motocycle.
« Marc, fais pas le con ! T'arriveras à rien tout seul, viens plutôt nous aider !
- Les dégénérés dépressifs auront le temps de tuer Sarantu quarante-deux fois, les administrations sont aussi lentes ici que sur Terre ! À se demander si ce sont pas les mêmes...
- Bah, euh...
- Oui, c'est probable, tu partages mon avis, tu vois !
- C'est pas ce que j'ai dit, je pense simplement qu'il peut aussi y avoir des asociaux dans l'administration, comme dans n'importe quel autre domaine.
- Des asociaux... Elle est belle notre image, quand même...
- Pourquoi on est là, d'après toi ?
- Nous sommes asociaux à la base, comment pouvons-nous nous entendre sur un projet commun ?
- Des gens passés par ce stade supervisent l'opération, et s'ils sont à ce poste, c'est qu'on a jugé que ce stade s'était terminé !
- Ça n'en fait pas des gens compétents pour autant.
Le fauteuil de Marc s'imbrique à merveille dans son motocycle suite à de récents changements. L'installation des fusées étant terminée, il m'en fait la démonstration, puis démarre.
- On ne peut faire confiance qu'à soi-même, c'est ce que nous apprend la loi terrestre.
- La loi anuvienne veut nous prouver le contraire.
- On n'a jamais dit que la loi anuvienne avait raison. »
Nasartu décolle, fonçant en direction d'Obero.
Je retourne aux côtés de Darnu et de Marfu.
« Il est parti, et je n'ai pas pu l'en empêcher...
- Ses talents de codage sont plutôt pas mal. Il a réussi à créer des fusées suffisamment puissantes pour faire voler son fauteuil-cycle... remarque le Maître.
- Reste, qu'on peut le suivre, hein ?
- Obero est inaccessible par ce genre de moyens, Ardamu. Ton ami ne pourra pas se détacher du champ de gravitation d'Anuva. D'autres ont essayé avant lui, ils se sont juste écrasés trois dunes plus loin, sans dégât humain heureusement.
- ''D'autres ont essayé ?'' »
Marfu se tait. Darnu est resté spectateur, sans dire un mot, à l'étonnement général ; la situation semble l'avoir laissé sans voix. Il s'excuse rapidement, la situation devenant tendue, et s'en va.
Je scrute l'horizon, pas de trace de mon ami.
« Comme les autres, il finira sans doute par se téléporter à sa chambre après sa tentative. Ça aura lieu d'ici à la fin de la journée.
- Si je résume, on ne peut rien faire de plus pour Sarantu pour le moment ?
- Une autre session extraordinaire doit avoir lieu d'ici à dix minutes. Je dois te laisser, désolé. »
Je me téléporte dans ma chambre, préférant réfléchir à un plan concret pour sauver mon mentor. Les Maîtres sont impuissants, et en y réfléchissant, je me rends compte qu'élaborer un plan n'est pas si simple. Comment accéder à Obero de son plein gré sans être Migono ?
Je quitte Anuva, et en sortant pour retrouver Blanche, la solution au problème me vient... involontairement, et par surprise.
FIN DE LA TROISIÈME PARTIE
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